Dans la pénombre d'une auberge crasseuse et enfumée...

Mégalopole gigantesque, la ville occupait la planète entière. Hydre urbaine aux tentacules sombres et nauséabondes, vaste méduse vénéneuse, vérolée, ses odeurs repoussantes et mortifères la rendaient inhospitalière pour beaucoup d'âmes sensibles.
Néanmoins on y trouvait foule: marchands en quête d'affaires juteuses, voleurs et spadassins fuyant une dangereuse publicité, femmes à la vertu tarifée, ratés parcourant les ruelles en ressassant les misérables étapes de leur pitoyable existence, marchands,.... Toute cette masse anonyme grouillait dans la ville basse.
Dans la ville haute, les dirigeants et grands administrateurs se mélangeaient avec les riches négociateurs, ceux dont la fortune pouvait leur permettre mille folies. Séparés de la populace, ses privilégiés regardaient cette verrue populaire avec dégoût, mépris et peur...

En bas, dans les ruelles, un homme marchait vite. De corpulence moyenne, une stature discrête, rien ne déparait, rien ne dénotait. Une capuche cachait sa tête, sa cape de couleur sombre était ordinaire, tout comme ses chausses qui dépassaient à chaque foulée. L'homme était un véritable fantôme, un spectre dont on ne se souvenait plus. Pas de nom. Aucun souvenir.

L'homme arriva devant une auberge. Ses murs crasseux, des fenêtres immondes. Et elle était la plus renommée du quartier... L'homme expira fort. Rentrer dans cette gargotte, ce bouge... Réprimant son dégoût, il prit la poignée et ouvrit la porte.

Le bruit assaillit ses oreilles, puis la fumée et l'odeur... Attaquant ses fragiles nasaux, celles-ci le firent reculer. Là, tous les y yeux se tournèrent vers lui. L'homme détestait ces moments: être le centre de l'attention attirait toujours des ennuis, lui avait dit son illustre ancêtre. Il referma donc la porte, essaya de respirer et se dirigea résolument vers le zinc.

Sans se découvrir, il attendit l'aubergiste. Un homme maigre et volubile, des yeux jaunes, comme ses dents, et une amabilité plutôt douteuse.
Notre visiteur commanda la première bière qui lui vint à la tête:

Une despé..

La barman le regarda avec étonnement, essayant de discerner un visage dans le trou sombre de la capuche. N'y arrivant pas, et voyant le billet posé sur le bar, il cracha par terre, prit l'argent et se dirigea vers son frigo. Il en sortit une belle bouteille jaune, verte et rouge. Les clients accoudés la regardèrent avec étonnement puis fixèrent le voyageur avec dédain. Ce dernier serra sa bouteiile dans sa main et se dirigea vers une table vide....

Vide, la table ne le resta pas longtemps. Sitôt qu’il s’en approcha, des individus semblant être des habitués de ces lieux s’en approchèrent, avec un sourire narquois qui semblait figé sur leur visage usé par la vie de débauche et de violence qu’ils avaient menée.

Trois… Ces individus sordides étaient trois. D’allure plutôt forte, solide, le plus frêle d’entre eux rendait déjà une tête au visiteur. Celui-ci se réalisait que le rapport de force n’était pas en sa faveur, mais il ne pouvait rien à cela. Il ne pouvait rien faire d’autre que se reprocher d’avoir affiché si ostensiblement ses penchants sexuels qui, semblait-il assez évidemment, n’étaient pas coutumiers dans cette cité.

Une despé, quelle idée… Qu’est-ce qui m’a pris ? Pourquoi pas un lait fraise tant que j’y étais.

Ces mots, il ne les prononça pas à voix haute, mais peu importait, ils n’auraient rien changé. Ses vis-à-vis étaient trop occupés par leurs gloussements, grognements et autres bruits charmants.

Hé ben ma jolie.. On s'est perdue dans le quartier?

Notre visiteur choisit de ne rien répondre. Il se borna à rester immobile, sans affronter les regards avinés des trois autochtones. Ces derniers, après avoir gloussé, allèrent se vautrer à leur table près de l'entrée.

Le visiteur commenca à déguster son breuvage. Dans le même temps, son cerveau bouillonnait de colère et de frustration. N'avait-il pas le droit de boire ce qu'il voulait? En quoi cela dérangeait-il ces épaves, bipèdes voués à salir de leur présence l'immondice de cette planète infecte?

Cachés par la capuche, ses yeux les fixaient avec haine. De celle des gens qui se sont laissés faire. De celle qui est mélangé à la lacheté, au vice. La pire.


Venu ici pour faire affaire, perdu dans les dédales de la cité planétaire, le visiteur n'avait qu'une seule envie désormais: retrouver le complexe dans lequel son grand transporteur était entreposé et reprendre la direction de l'une des planètes de son empire.

Mais avant, il terminerait sa despé... Tel un défi lancé à la face du monde entier, il terminerait sa depsé... Rien ne pourrait l'en empêcher, il se le devait. Il resterait assis, ici, sur cette chaise, à cette table et rien...

BADABOUM !

Sans s'en rendre compte il n'était plus assis à sa table mais plaqué contre un mur, les jambes tremblantes, loin de sa despé dont il ne se préoccupait plus guère... "Rien n'aurait pu l'empêcher de", foutaises ! Au fond de lui il savait que le plus petit bruit, le plus petit évènement imprévu lui suffisait à changer complètement de cap.

Il se tourna, discrètement et toujours dans l'ombre, vers la source de ce bruit...

Plaqué au mur, notre homme regardait la salle avec frayeur: un groupe de méchants était entré bruyamment et sans discernement dans la taverne.
Ces humanoïdes étaient de taille moyenne, de faible corpulence et portaient tous le même habit, une sirte de gabardine verte et jaune. Chacun machouillaient une herbe, le regard torve porté sur le zinc, avec un air passablement énivré.

Notre voyageur se rassit en les regardant et ne put s'empêcher d'émettre un son empli de mépris et d'agressivité à l'encontre des nouveaux arrivants:
Les Vodkalogues....
Je HAIS ces types-là..

Ces individus s'installèrent au bar, fiers de leur entrée remarquée.

Bien que chuchotés, ces mots arrivèrent aux énormes oreilles d'un personnage qui s'était tenu dans l'ombre jusqu'à maintenant. Il jeta un regard aux nouveaux arrivants, cracha par terre, puis entrepris de se diriger vers l'amateur de despé plaqué contre le mur. Malheureusement le poids des ans n'avait pas rendu cette tâche facile et c'est en boitant, vouté et s'appuyant sur une canne sculptée qui semblait tenir tout son poids, que la petite chose blanche amorça son déplacement.

Cela n'avait d'ailleurs pas échapper aux trois autochtones qui suivaient le leeent mouvement avec attention...

Leur attention fut totale jusqu'à ce que l'aubergiste ne se mette à hurler.

Tabernacle ! Ce n'est plus possible de travailler dans ces conditions ! Le deuxième à me demander une despé ! Demain ce sera un lait fraise ou un tilleul ! Je rends mon tablier !

Et ce faisant, il planta sur le comptoir une planche de bois sur laquelle on pouvait lire : "RECRUTE BARMAN"

un nain poussiéreux et portant un accoutrement archaïque franchit le seuil de l'auberge et jeta un regard circulaire............avisant piotr il s'approcha :

"salut polatch ! tu peux retirer ton panneau je vais le tenir ce bar vu que tu as traversé 7 univers pour venir me tirer de ma montagne confortable ! t'as plus qu'à mettre mon nom sur le titre de propriété ! "

là dessus il poussa un ivrogne endormi au bar et le voaynt s'écrouler dans un nuage de poussière et voyant que piotr"polatch" n'avais pas réagi à ce qu'il avait dit il rajouté :

"et prend le balai tant que tu y es c'est pas assez bien entretenu ici et je veux prendre possession d'une taverne nain peccable"

alors que piotr balayait afin d'enlever le moindre grain de poussière sous l'oeil attentif du nain celui ci que les clients étaient rares et il comença à se creuser la cervelle afin de redonner un peu d'activité à ce bar pourtant bien pourvu

se creuser la cervelle...
Gwendal, une despé à la main, le faisait. En fin connaisseur de la nature humaine qu'il n'était pas, il se demandait comment un monde si vivant pouvait tomber dans une telle décadence.

Le ralenti, l'inactivité, la rouille et l'ennui... Un ennui persistant et profond, un ennui mortifère et vicieux, de ceux qui tue tous les enthousisasmes.

Pessimiste conviancu, il se contentait d'observer avec amertume le déclin irréversible et peu glorieux du monde dans lequel il vivait. Un automne qui s'étirait indéfiniment et ponctué de quelques râles d'agonisant.

Noir, tout était noir pour lui.

Sauf la despé qui était fraiche.

le nain voyant un client qui se morfondait dans un coin sombre du bar s'approcha avec quelques bières bien fraiches de plusieurs type différent :

"goute avec moi les différentes bières de ce bar et tu verras à quel point le monde peut devenir différent selon ce qu'on invite dedans............"